L’arrivée de l’IA dans les entreprises s’est faite à grande vitesse. Automatisation de certaines tâches, outils de rédaction automatiques, logiciels d’analyse de données RH… On gagne en productivité, certes, mais sans toujours prendre le temps d’évaluer les impacts humains de ces transformations.
Par exemple, quand une IA sélectionne automatiquement des CV, attribue des scores à des candidatures ou fait des suggestions d’évolution de carrière, qui contrôle ces décisions ? Sont-elles équitables ? Sur quels critères sont-elles basées ? C’est ce flou qui alimente aujourd’hui des enjeux éthiques majeurs souvent sous-estimés.
L’IA peut-elle renforcer les inégalités en entreprise ?
Même si l’intention est souvent d’aller plus vite ou de mieux organiser les processus, certaines pratiques peuvent avoir des effets pervers. Même si l’IA semble "neutre", elle est conçue à partir de données humaines… Et donc imparfaites. Résultat : les algorithmes peuvent reproduire voire accentuer des discriminations déjà existantes, par exemple en favorisant certains profils dans le recrutement au détriment d’autres (âge, genre, origine, diplôme…).
Il y a aussi le risque d’inégalités face à l’accès aux outils. En effet, tous les salariés ne sont pas égaux devant la technologie. Certains ont besoin d’accompagnement pour utiliser des logiciels complexes, d’autres sont exclus de certaines formations faute de temps, de matériel ou d’accès à l’information. Ce sont des fractures invisibles, mais bien réelles, qui doivent être prises en compte.
Cela dit, tout n’est pas à craindre… Utilisée avec discernement, l’IA peut aussi devenir un levier d’inclusion. Par exemple, certains outils d’analyse permettent de détecter dans des offres d’emploi des formulations involontairement sexistes ou excluantes. L’entreprise peut alors réécrire ses annonces de façon plus neutre et plus inclusive, ce qui favorise la diversité des candidatures dès le départ. En fait, tout dépend de l’intention et de la formation des personnes qui utilisent ces outils.
Quel est le rôle du CSE dans la prévention des dérives de l’IA ?
L’intelligence artificielle peut vite devenir un outil à double tranchant. Entre automatisation, traitement de données et prise de décision algorithmique, les risques de dérives existent. C’est là que les représentants du personnel ont un rôle à jouer ! Pour que l’IA serve vraiment les intérêts des salariés, les CSE doivent s’impliquer en amont et poser un cadre clair, éthique et équitable.
Vigilance sur l’équité, la transparence et l’accès aux droits
Le CSE a un rôle clé pour veiller à ce que l’IA soit utilisée de manière éthique et équitable. Il peut poser des questions sur les logiciels utilisés, demander des explications sur les critères de sélection, vérifier que les processus ne créent pas de biais discriminants… Et surtout, alerter quand des situations injustes apparaissent. Il est aussi là pour s’assurer que tous les salariés ont le même accès à l’information, à la formation et aux outils, quels que soient leur métier, leur statut ou leur ancienneté.
Un dialogue nécessaire avec la direction sur les usages de l’IA
Pour jouer ce rôle pleinement, le dialogue entre les élus et la direction est indispensable. L’objectif n’est pas de freiner l’innovation, mais de s’assurer qu’elle profite à tous. Le CSE peut ainsi participer aux réflexions sur l’introduction de nouveaux outils IA, demander des garanties sur la transparence des algorithmes et encourager des pratiques plus inclusives.
L’IA dans les avantages CSE : garantir l’équité pour tous !
L’IA peut aussi s’inviter dans la gestion des avantages CSE, notamment via des outils qui automatisent certaines tâches ou personnalisent les offres. Mais là encore, il faut rester vigilant. Même si l’intention est de gagner du temps ou de mieux cibler les besoins, le risque de créer (sans le vouloir) des inégalités entre salariés existe. D’où l’importance de garder un œil sur l’équité.
Attention aux inégalités d’accès aux offres
Même dans un domaine plus "convivial" comme les avantages proposés par le CSE, l’équité reste un point de vigilance. Une billetterie en ligne, des offres numériques, des cartes cadeaux… Tout cela semble simple sur le papier, mais si certains salariés ne sont pas à l’aise avec l’outil ou ne sont pas informés de ce à quoi ils ont droit, ils peuvent se retrouver exclus sans le vouloir.
L’importance de règles claires et inclusives dans l’attribution des avantages
Dans l’attribution des avantages CSE, il faut que les élus définissent des règles transparentes, faciles à comprendre et applicables à tous. L’éthique passe aussi par là : s’assurer que chacun ait les mêmes chances de profiter des offres, quels que soient son poste, ses horaires ou son niveau d’aisance numérique.
Face à un domaine aussi technique que l’intelligence artificielle, il peut être tentant de le laisser aux experts. Pourtant, pour protéger au mieux les salariés, les élus CSE ont tout intérêt à s’emparer du sujet, à comprendre où et comment l’IA est utilisée dans l’entreprise et à anticiper ses impacts sur les conditions de travail et l’égalité des chances.
Pour bien accompagner les transformations en cours, les élus doivent eux aussi se former à l’IA. Il existe aujourd’hui des formations spécifiques pour mieux comprendre ce qu’est une IA, comment elle fonctionne, quels sont ses dangers potentiels et surtout, comment l’encadrer. Cette montée en compétence est indispensable pour pouvoir jouer un rôle de veille, poser les bonnes questions et défendre les intérêts des salariés en toute connaissance de cause.
Swizy propose aux CSE des outils simples et accessibles pour communiquer efficacement avec tous les salariés : site internet, espace avantages, actualités, enquêtes, etc. Ces canaux sont aussi un bon moyen de sensibiliser à l’IA, d'expliquer les nouveaux outils et de rappeler les droits de chacun. Les élus peuvent s’appuyer sur ces solutions pour diffuser une culture éthique et inclusive autour du numérique et de l’intelligence artificielle.
Intelligence artificielle et éthique… Ce qu’il faut retenir !
L’intelligence artificielle n’est pas neutre. Elle peut amplifier les inégalités, comme elle peut aussi les réduire… À condition d’être bien utilisée ! Et c’est là que les CSE ont un rôle essentiel à jouer. En gardant un œil critique sur les outils, en dialoguant avec la direction, en se formant et en restant au contact du terrain, les élus peuvent faire de l’éthique une réalité dans l’entreprise, même à l’ère de l’IA.
Vous souhaitez mieux accompagner vos élus dans la transition numérique ? Swizy propose des outils simples, efficaces et adaptés pour intégrer l’IA tout en facilitant la mission des CSE.
